Dans les coulisses du Théâtre des Arts de Rouen - Lycée des Métiers Les 4 Cantons - Grieu

Dans les coulisses du Théâtre des Arts de Rouen

Le mercredi 13 décembre 2023, la classe de 1ère SN a eu la chance de visiter les coulisses du Théâtre des Arts de Rouen. Agathe nous a ainsi guidé dans les 15 000 m2 du bâtiment.

, par Fourmage F., Krichane B.

Danse, ballets, concerts, musique classique, orchestre symphonique de 40 musiciens, comédies musicales et surtout opéras chantés principalement en italien, en allemand, en anglais (chant lyrique), voilà tout ce que vous pouvez découvrir au Théâtre des Arts.

Un opéra est une œuvre musicale destinée à être chantée sur une scène. Ce type d’œuvre appartient à la musique classique, moderne ou contemporaine ; c’est une forme de théâtre musical occidental.
L’opéra est une musique chantée qui raconte une histoire.

Un peu d’histoire du lieu :

Le premier lieu qui accueille des représentations lyriques à Rouen est le Théâtre des Arts, inauguré le 29 juin 1776 avec une représentation du Cid de Corneille. Il se situait à l’emplacement actuel du magasin « Les Galeries Lafayette ».
Il est détruit par un incendie en 1876. En effet, celui-ci était construit en bois et l’éclairage était en fait des lustres munis de bougies. Vous imaginez ce qui a pu se passer malheureusement. Cet incendie a eu lieu avant une représentation d’Hamlet, et il n’y eut donc pas beaucoup de victimes.

Le théâtre est reconstruit sur le même emplacement, et ouvre en 1882. Il brûle à nouveau, partiellement, dans l’incendie du quartier au moment de la prise de la ville par l’armée allemande le 9 juin 1940. Il est gravement endommagé par les bombardements alliés du 31 mai et du 4 juin 1944 durant la Semaine Rouge.

Un nouveau théâtre des Arts

La ville de Rouen décide la démolition totale et définitive du théâtre Sauvageot et sa reconstruction au bas de la rue Jeanne d’Arc. Le projet d’un nouveau théâtre doit attendre la signature de la convention des « dommages de guerre » pour que commencent les études. Sa construction s’étale de 1952 à 1962, à un emplacement différent, assurée par les architectes Jean Maillard et Robert Levasseur, en collaboration avec le scénographe Pierre Sonrel et l’entreprise Georges Lanfry.

Le marbre, les colonnes en béton et les couleurs employées sont typiques des années 60. Ce dernier théâtre des Arts est donc innovant et moderne. Pierre Sonrel a d’ailleurs crée un traité de la scénographie, de sorte que les colonnes sont en dehors de la salle. Nous voyons donc très bien la scène, même si les sièges sont sur les côtés.

Sur le parvis se trouve depuis 1962, la statue en bronze de Corneille. Le théâtre des Arts a été rénové en 1993.
En septembre 2023, l’opéra Carmen a été au programme de l’Opéra dans une version identique de l’originale de 1875, avec les costumes, les décors et la mise en scène de l’époque.

A la découverte du lieu

Le foyer  : c’est le lieu où l’on se rencontre avant et après le spectacle ainsi qu’à l’entracte.

La fosse d’orchestre est configurée pour environ 40 musiciens. Il y a 1350 places dans la salle, mais le dernier balcon est rarement utilisé.

Dans un théâtre à l’italienne, la cage de scène désigne la partie construite face à la salle de spectacle. Elle comporte verticalement trois zones :

la scène ou plateau, où évoluent les artistes et où les décors sont plantés. C’est la partie visible par les spectateurs pendant les représentations. Les espaces latéraux sont les coulisses. Les côtés sont nommés « cour » et « jardin » ;

les dessous, plusieurs étages sous le plancher de scène, sont constitués d’une charpente complexe entièrement mobile pour s’adapter à toutes les manœuvres des éléments de décor. En général, la hauteur des dessous est identique à l’ouverture du cadre de scène. Les charpentes constitutives sont en bois ou en métal ;

les cintres (ou le cintre) sont l’espace surplombant la scène au-dessus des décors. Il se termine par le gril, un plancher à recevant un grand nombre de poulies permettant la circulation des fils de manœuvre rattachés aux décors et équipements d’éclairage. La hauteur des cintres est sensiblement supérieure à celle du cadre de scène.

Pour des raisons de sécurité, la cage de scène est hermétiquement séparée de la salle par un rideau de fer coupe-feu d’’une seule pièce, pesant plusieurs tonnes, coulissant dans des guides fixés au mur de face à l’avant-scène.

Le monte-décors permet d’acheminer les décors sur scène. Il peut y avoir 7 semi-remorques pour acheminer un décor d’opéra !
Tout est repéré en kit pour gérer et retrouver les pièces de cet immense puzzle. Il y a, à Rouen, trois niveaux de ce grand « ascenseur ». On décharge les semi-remorques puis on monte les décors.

Nous avons aussi parcouru le foyer des musiciens, lieu où ils répètent et où se trouvent leurs casiers. C’est leur vestiaire. Ils sont tous habillés de noir pour mettre en valeur leurs instruments de musique.

Enfin, au 9ème étage, nous avons, clou du spectacle, découvert le local poursuite : c’est ici que le projecteur suit l’acteur principal ! Cela créé un cercle de lumière autour de lui.

Des métiers à découvrir :

Régisseur général : un métier passionnant

En coulisse, Stéphane, le régisseur général, a pour mission de rendre compatibles les demandes artistiques avec les moyens techniques.
Il fait le lien entre sa direction et les équipes artistiques et techniques pour garantir le bon déroulement du spectacle. Il est techniquement responsable de sa préparation, de son organisation et de son exploitation.

Régisseur de production  : autre métier indispensable

Le régisseur de production est chargé de toute l’organisation d’un spectacle sous l’autorité de son régisseur général.

Il s’occupe des changements d’états lumineux et utilise la partition comme le chef d’orchestre. Il annote la partition pour permettre une conduite technique. Les mouvements de décor sont aussi notés. Tout est détaillé, selon la mise en scène.

P.-S.

Le saviez-vous ?

Les superstitions théâtrales sont des superstitions particulières aux acteurs ou au monde du théâtre.
Certaines (comme celle concernant le mot « corde ») sont héritées de superstitions de marins : autrefois, de nombreux machinistes et monteurs de décor de théâtre étaient recrutés parmi les anciens charpentiers de marine. On ne dit pas « corde » au théâtre mais « drisse », « guinde », « fil » ou « bout » (vocabulaire de la marine)